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Fred Pauchet 2022-04-16 20:53:08 +02:00
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@ -7,18 +7,6 @@ The primary cost of maintenance is in spelunking and risk
--- Robert C. Martin
\end{quote}
\section{Poésie de la programmation}
\begin{quote}
La poésie est "l'art d'évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l'union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers."
-- https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/po%C3%A9sie/61960
\end{quote}
Sans aller jusqu'à demander de développer vos algorithmes sur douze pieds, la programmation reste un art régit par un ensemble de bonnes pratiques, par des règles à respecter et par la nécessité de travailler avec d'autres personnes qui ont \sout{parfois} souvent une expérience, des compétences ou une approche différente.
\section{12 facteurs}
Pour la méthode de travail et de développement, nous allons nous baser
sur les \href{https://12factor.net/fr/}{The Twelve-factor App} - ou plus
simplement les \textbf{12 facteurs}.
@ -53,7 +41,7 @@ précieux.
Pour reprendre plus spécifiquement les différentes idées derrière
cette méthode, nous avons:
\subsection{Une base de code unique, suivie par un contrôle de versions}
\section{Une base de code unique, suivie par un contrôle de versions}
Chaque déploiement de l'application, et quel que soit l'environnement ciblé, se basera sur une source unique, afin de minimiser les différences que l'on pourrait trouver entre deux environnements d'un même projet.
Git est reconnu dans l'industrie comme standard des systèmes de contrôles de versions, malgré une courbe d'apprentissage assez ardue.
@ -83,7 +71,7 @@ Ce cépôt n'est pas uniquement destiné à hébergé le code source, mais
Tutoriaux
\end{itemize}
\subsection{Déclarez explicitement et isolez les dépendances du projet}
\section{Déclaration explicite et isolation des dépendances}
Chaque installation ou configuration doit toujours être faite de la même
manière, et doit pouvoir être répétée quel que soit l'environnement
@ -110,7 +98,7 @@ version d'une librairie dans laquelle un bug aurait pu avoir été
introduit. Parce qu'il arrive que ce genre de problème apparaisse, et
lorsque ce sera le cas, ce sera systématiquement au mauvais moment \footnote{Le paquet PyLint dépend par exemple d'Astroid; \href{https://github.com/PyCQA/pylint-django/issues/343}{en janvier 2022}, ce dernier a été mis à jour sans respecter le principe de versions sémantiques et introduisant une régression. PyLint spécifiait que sa dépendance avec Astroid devait respecter une version ~2.9. Lors de sa mise à jour en 2.9.1, Astroid a introduit un changement majeur, qui faisait planter Pylint. L'épinglage explicite aurait pu éviter ceci.}
\subsection{Sauver la configuration directement au niveau de l'environnement}
\section{Configuration applicative}
Il faut éviter d'avoir à recompiler/redéployer l'application simplement parce
que:
@ -138,8 +126,7 @@ l'un des paramètres utilisés risquerait de subir une modification ou s'il conc
Le risque est de se retrouver avec une liste colossale de paramètres; pensez à leur assigner une variable par défaut.
Par exemple, Gitea expose \href{https://docs.gitea.io/en-us/config-cheat-sheet/}{la liste suivante de paramètres}; il serait impossible de tous les configurer un à un avant de pouvoir démarrer une instance.
\subsection{Traiter les ressources externes comme des ressources
attachées}
\section{Ressources externes}
Nous parlons de bases de données, de services de mise en cache, d'API
externes, ... L'application doit être capable d'effectuer
@ -169,8 +156,7 @@ Nous serons ravis de pouvoir simplement modifier une chaîne
sans avoir à recompiler ou redéployer les modifications.
Ces ressources sont donc spécifiés grâce à des variables d'environnement, et chacune d'entre elles dispose également d'un \textbf{type}, afin de profiter d'une correspondance dynamique entre un moteur d'exécution et une information de configuration.
\subsection{Séparer proprement les phases de construction, de mise à
disposition et d'exécution}
\section{Séparation des phases de construction}
\begin{enumerate}
\item
@ -190,12 +176,9 @@ disposition et d'exécution}
Parmi les solutions possibles, nous pourrions nous pourrions nous baser
sur les \emph{releases} de Gitea, sur un serveur d'artefacts (\href{https://fr.wikipedia.org/wiki/Capistrano_(logiciel)}{Capistrano}), voire directement au niveau de forge logicielle (Gitea, Github, Gitlab, ...).
\subsection{Les processus d'exécution ne doivent rien connaître ou
conserver de l'état de l'application}
\section{Mémoire des processus d'exécution}
Toute information stockée en mémoire ou sur disque ne doit pas altérer
le comportement futur de l'application, par exemple après un redémarrage
non souhaité.
Toute information stockée en mémoire ou sur disque ne doit pas altérer le comportement futur de l'application, par exemple après un redémarrage non souhaité.
Dit autrement, l'exécution de l'application ne doit pas dépendre de la présence d'une information stockée en mémoire ou sur disque.
Pratiquement, si l'application devait rencontrer un problème, il est nécessaire qu'elle puisse redémarrer rapidement, éventuellement en étant déployée sur un autre serveur - par exemple suite à un problème matériel.
@ -204,8 +187,7 @@ Lors d'une initialisation ou réinitialisation, la solution consiste donc à jou
Il serait également difficile d'appliquer une mise à l'échelle de l'application, en ajoutant un nouveau serveur d'exécution, si une donnée indispensable à son fonctionnement devait se trouver sur la seule machine où elle est actuellement exécutée.
\subsection{Autoriser la liaison d'un port de l'application à un port
du système hôte}
\section{Liaison des ports}
Les applications 12-factors sont auto-contenues et peuvent fonctionner
en autonomie totale. Elles doivent être joignables grâce à un mécanisme
@ -218,20 +200,14 @@ en HTTP ou via un autre protocole.
L'applicatoin fonctionne de manière autonome et expose un port (ici, le 8000).
Le serveur (= l'hôte) choisit d'appliquer une correspondance entre "son" port 443 et le port offert par l'application (8000).
\subsection{Faites confiance aux processus systèmes pour l'exécution
de l'application}
\section{Connaissance et confiance des processys systèmes}
Comme décrit plus haut (cf. \#6), l'application doit utiliser des
processus \emph{stateless} (sans état). Nous pouvons créer et utiliser
des processus supplémentaires pour tenir plus facilement une lourde
charge, ou dédier des processus particuliers pour certaines tâches:
requêtes HTTP \emph{via} des processus Web; \emph{long-running} jobs
pour des processus asynchrones, \ldots\hspace{0pt} Si cela existe sur l'hôte hébergeant l'application, ne vous fatiguez pas: utilisez le.
Comme décrit plus haut (cf. \#6), l'application doit utiliser des processus \emph{stateless} (sans état). Nous pouvons créer et utiliser des processus supplémentaires pour tenir plus facilement une lourde charge, ou dédier des particuliers pour certaines tâches: requêtes HTTP \emph{via} des processus Web; \emph{long-running} jobs pour des processus asynchrones, ...
Si cela existe sur l'hôte hébergeant l'application, ne vous fatiguez pas: utilisez le.
\includegraphics{images/12factors/process-types.png}
\subsection{Améliorer la robustesse de l'application grâce à des
arrêts élégants et à des démarrages rapides}
\section{Arrêts élégants et démarrages rapides}
Par "arrêt élégant", nous voulons surtout éviter le fameux
\texttt{kill\ -9\ \textless{}pid\textgreater{}} (ou équivalent), ou tout autre arrêt brutal d'un processus qui nécessiterait une intervention urgente du
@ -250,30 +226,21 @@ hôte, etc.).
\includegraphics{images/12factors/process-type-chronology.png}
\subsection{Conserver les différents environnements aussi similaires
que possible, et limiter les divergences entre un environnement de
développement et de production}
\section{Similarité des environnements}
L'exemple donné est un développeur qui utilise macOS, NGinx et SQLite,
tandis que l'environnement de production tourne sur une CentOS avec
Apache2 et PostgreSQL.
Conserver les différents environnements aussi similaires
que possible, et limiter les divergences entre un environnement de
développement et de production
L'exemple donné est un développeur qui utilise macOS, NGinx et SQLite, tandis que l'environnement de production tourne sur une CentOS avec Apache2 et PostgreSQL.
Faire en sorte que tous les environnements soient les plus similaires possibles limite les divergences entre environnements, facilite les déploiements et limite la casse et la découverte de modules non compatibles, au plus proche de la phase de développement, selon le principe de la corde d'Andon \cite[p. 140]{devops_handbook} \index{Andon} \footnote{Pour donner un exemple tout bête, SQLite utilise un
\href{https://www.sqlite.org/datatype3.html}{mécanisme de stockage
dynamique}, associée à la valeur plutôt qu'au schéma, \emph{via} un
système d'affinités. Un autre moteur de base de données définira un
schéma statique et rigide, où la valeur sera déterminée par son
contenant. Un champ \texttt{URLField} proposé par Django a une longeur
maximale par défaut de
\href{https://docs.djangoproject.com/en/3.1/ref/forms/fields/\#django.forms.URLField}{200
caractères}. Si vous faites vos développements sous SQLite et que vous
rencontrez une URL de plus de 200 caractères, votre développement sera
passera parfaitement bien, mais plantera en production (ou en
\emph{staging}, si vous faites les choses un peu mieux) parce que les
données seront tronquées, et que cela ne plaira pas à la base de données.
\href{https://www.sqlite.org/datatype3.html}{mécanisme de stockage dynamique}, associée à la valeur plutôt qu'au schéma, \emph{via} un système d'affinités. Un autre moteur de base de données définira un schéma statique et rigide, où la valeur sera déterminée par son contenant.
Un champ \texttt{URLField} proposé par Django a une longeur maximale par défaut de \href{https://docs.djangoproject.com/en/3.1/ref/forms/fields/\#django.forms.URLField}{200 caractères}.
Si vous faites vos développements sous SQLite et que vous rencontrez une URL de plus de 200 caractères, votre développement sera passera parfaitement bien, mais plantera en production (ou en \emph{staging}, si vous faites les choses peu mieux) parce que les données seront tronquées, et que cela ne plaira pas à la base de données.
Conserver des environements similaires limite ce genre de désagréments.}
\subsection{Gérer les journeaux d'évènements comme des flux}
\section{Journaux de flux évènementiels}
Une application ne doit jamais se soucier de l'endroit où les évènements qui la concerne seront écrits, mais se doit simplement de les envoyer sur la sortie \texttt{stdout}.
De cette manière, que nous soyons en développement sur le poste d'un développeur avec une sortie console ou sur une machine de production avec un envoi vers une instance \href{https://www.graylog.org/}{Greylog} ou \href{https://sentry.io/welcome/}{Sentry}, le routage des journaux sera réalisé en fonction de sa nécessité et de sa criticité, et non pas parce que le développeur l'a spécifié en dur dans son code.
@ -281,19 +248,12 @@ De cette manière, que nous soyons en développement sur le poste d'un développ
Cette phase est critique, dans la mesure où les journaux d'exécution sont la seule manière pour une application de communiquer son état vers l'extérieur: recevoir une erreur interne de serveur est une chose; pouvoir obtenir un minimum d'informations, voire un contexte de plantage complet en est une autre.
La différence entre ces deux points vous fera, au mieux, gagner plusieurs heures sur l'identification ou la résolution d'un problème.
\subsection{Isoler les tâches administratives}
\section{Isolation des tâches administratives}
Evitez qu'une migration ne puisse être démarrée depuis une URL de
l'application, ou qu'un envoi massif de notifications ne soit accessible
pour n'importe quel utilisateur: les tâches administratives ne doivent
être accessibles qu'à un administrateur. Les applications 12facteurs
favorisent les langages qui mettent un environnement REPL (pour
\emph{Read}, \emph{Eval}, \emph{Print} et \emph{Loop}) \index{REPL} à disposition (au
hasard: \href{https://pythonprogramminglanguage.com/repl/}{Python} ou
\href{https://kotlinlang.org/}{Kotlin}), ce qui facilite les étapes de
maintenance.
Evitez qu'une migration ne puisse être démarrée depuis une URL de l'application, ou qu'un envoi massif de notifications ne soit accessible pour n'importe quel utilisateur: les tâches administratives ne doivent être accessibles qu'à un administrateur.
Les applications 12facteurs favorisent les langages qui mettent un environnement REPL (pour \emph{Read}, \emph{Eval}, \emph{Print} et \emph{Loop}) \index{REPL} à disposition (au hasard: \href{https://pythonprogramminglanguage.com/repl/}{Python} ou \href{https://kotlinlang.org/}{Kotlin}), ce qui facilite les étapes de maintenance.
\subsection{Conclusions}
\section{Conclusions}
Une application devient nettement plus maintenable dès lors que l'équipe
de développement suit de près les différentes étapes de sa conception,
@ -325,822 +285,3 @@ Au fur et à mesure que le code est délibérément construit pour être mainten
Centralisation de la configuration (\textbf{via} ZooKeeper, par
exemple)
\end{enumerate}
\section{Robustesse et flexibilité du code source}
\begin{quote}
Un code mal pensé entraîne nécessairement une perte d'énergie et de temps.
Il est plus simple de réfléchir, au moment de la conception du programme, à une architecture permettant une meilleure maintenabilité que de devoir corriger un code "sale" \emph{a posteriori}.
C'est pour aider les développeurs à rester dans le droit chemin que les principes SOLID ont été énumérés. \cite{gnu_linux_mag_hs_104}
\end{quote}
Les principes SOLID, introduit par Robert C. Martin dans les années 2000 pour orienter le développement de modules, sont les suivants:
\begin{enumerate}
\item
\textbf{SRP} - Single responsibility principle - Principe de Responsabilité Unique
\item
\textbf{OCP} - Open-closed principle
\item
\textbf{LSP} - Liskov Substitution
\item
\textbf{ISP} - Interface ségrégation principle
\item
\textbf{DIP} - Dependency Inversion Principle
\end{enumerate}
Des équivalents à ces directives existent au niveau des composants, puis au niveau architectural:
\begin{enumerate}
\item
Reuse/release équivalence principle,
\item
\textbf{CCP} - Common Closure Principle,
\item
\textbf{CRP} - Common Reuse Principle.
\end{enumerate}
\includegraphics{images/arch-comp-modules.png}
\subsection{Single Responsility Principle}
Le principe de responsabilité unique conseille de disposer de concepts ou domaines d'activité qui ne s'occupent chacun que d'une et une seule
chose.
Ceci rejoint (un peu) la \href{https://en.wikipedia.org/wiki/Unix_philosophy}{Philosophie Unix}, documentée par Doug McIlroy et qui demande de "\emph{faire une seule chose, mais de le faire bien}" \cite{unix_philosophy}.
Selon ce principe, une classe ou un élément de programmation ne doit donc pas avoir plus d'une seule raison de changer.
Plutôt que de centraliser le maximum de code à un seul endroit ou dans une seule classe par convenance ou commodité \footnote{Aussi appelé
\emph{God-Like object}}, le principe de responsabilité unique suggère que chaque classe soit responsable d'un et un seul concept.
Une manière de voir les choses consiste à différencier les acteurs ou les intervenants: imaginez disposer d'une classe représentant des données de membres du personnel; ces données pourraient être demandées par trois acteurs:
\begin{enumerate}
\item Le CFO (Chief Financial Officer)
\item Le CTO (Chief Technical Officer)
\item Le COO (Chief Operating Officer)
\end{enumerate}
Chacun d'entre eux aura besoin de données et d'informations relatives à ces membres du personnel, et provenant donc d'une même source de données centralisée.
Mais chacun d'entre eux également besoin d'une représentation différente ou de traitements distincts. \cite{clean_architecture}
Nous sommes d'accord qu'il s'agit à chaque fois de données liées aux employés; celles-ci vont cependant un cran plus loin et pourraient nécessiter des ajustements spécifiques en fonction de l'acteur concerné et de la manière dont il souhaite disposer des données.
Dès que possible, identifiez les différents acteurs et demandeurs, en vue de prévoir les modifications qui pourraient être demandées par l'un d'entre eux.
Dans le cas d'un élément de code centralisé, une modification induite par un des acteurs pourrait ainsi avoir un impact sur les données utilisées par les autres.
Vous trouverez ci-dessous une classe \texttt{Document}, dont chaque instance est représentée par trois propriétés: son titre, son contenu et sa date de publication.
Une méthode \texttt{render} permet également de proposer (très grossièrement) un type de sortie et un format de contenu: \texttt{XML} ou \texttt{Markdown}.
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class Document:
def __init__(self, title, content, published_at):
self.title = title
self.content = content
self.published_at = published_at
def render(self, format_type):
if format_type == "XML":
return """<?xml version = "1.0"?>
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
self.title,
self.content,
self.published_at.isoformat()
)
if format_type == "Markdown":
import markdown
return markdown.markdown(self.content)
raise ValueError(
"Format type '{}' is not known".format(format_type)
)
\end{minted}
\caption{Un convertisseur de document un peu bateau}
\end{listing}
Lorsque nous devrons ajouter un nouveau rendu (Atom, OpenXML, ...), il sera nécessaire de modifier la classe \texttt{Document}.
Ceci n'est:
\begin{enumerate}
\item Ni intuitif: \emph{ce n'est pas le document qui doit savoir dans quels formats il peut être converti}
\item Ni conseillé: \emph{lorsque nous aurons quinze formats différents à gérer, il sera nécessaire d'avoir autant de conditions dans cette méthode}
\end{enumerate}
En suivant le principe de responsabilité unique, une bonne pratique consiste à créer une nouvelle classe de rendu pour chaque type de format à gérer:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class Document:
def __init__(self, title, content, published_at):
self.title = title
self.content = content
self.published_at = published_at
class DocumentRenderer:
def render(self, document):
if format_type == "XML":
return """<?xml version = "1.0"?>
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
self.title,
self.content,
self.published_at.isoformat()
)
if format_type == "Markdown":
import markdown
return markdown.markdown(self.content)
raise ValueError("Format type '{}' is not known".format(format_type))
\end{minted}
\caption{Isolation du rendu d'un document par rapport à sa modélisation}
\end{listing}
A présent, lorsque nous devrons ajouter un nouveau format de prise en charge, il nous suffira de modifier la classe \texttt{DocumentRenderer}, sans que la classe \texttt{Document} ne soit impactée.
En même temps, le jour où une instance de type \texttt{Document} sera liée à un champ \texttt{author}, rien ne dit que le rendu devra en tenir compte; nous modifierons donc notre classe pour y ajouter le nouveau champ sans que cela n'impacte nos différentes manières d'effectuer un rendu.
Un autre exemple consiterait à faire communiquer une méthode avec une base de données: ce ne sera pas à cette méthode à gérer l'inscription d'une exception à un emplacement spécifique (emplacement sur un disque, ...): cette action doit être prise en compte par une autre classe (ou un autre concept ou composant), qui s'occupera de définir elle-même l'emplacement où l'évènement sera enregistré, que ce soit dans une base de données, une instance Graylog ou un fichier.
Cette manière de structurer le code permet de centraliser la configuration d'un type d'évènement à un seul endroit, ce qui augmente ainsi la testabilité globale du projet.
L'équivalent du principe de responsabilité unique au niveau des composants sera le \texttt{Common Closure Principle} \index{CCP}.
Au niveau architectural, cet équivalent correspondra aux frontières.
\subsection{Open-Closed}
\begin{quote}
For software systems to be easy to change, they must be designed to allow the behavior to change by adding new code instead of changing existing code.
\end{quote}
L'objectif est de rendre le système facile à étendre, en limitant l'impact qu'une modification puisse avoir.
Reprendre notre exemple de modélisation de documents parle de lui-même:
\begin{enumerate}
\item Des données que nous avons converties dans un format spécifique pourraient à présent devoir être présentées dans une page web.
\item Et demain, ce sera dans un document PDF.
\item Et après demain, dans un tableur Excel.
\end{enumerate}
La source de ces données reste la même (au travers d'une couche de présentation): c'est leur mise en forme qui diffère à chaque fois.
L'application n'a pas à connaître les détails d'implémentation: elle doit juste permettre une forme d'extension, sans avoir à appliquer quelconque modification en son cœur.
Un des principes essentiels en programmation orientée objets concerne l'héritage de classes et la surcharge de méthodes: plutôt que de partir sur une série de comparaisons comme nous l'avons initisée plus tôt pour définir le comportement d'une instance, il est parfois préférable de définir une nouvelle sous-classe, qui surcharge une méthode bien précise.
Pour prendre un nouvel exemple, nous pourrions ainsi définir trois classes:
\begin{itemize}
\item
Une classe \texttt{Customer}, pour laquelle la méthode \texttt{GetDiscount} ne renvoit rien;
\item
Une classe \texttt{SilverCustomer}, pour laquelle la méthode revoit une réduction de 10\%;
\item
Une classe \texttt{GoldCustomer}, pour laquelle la même méthode renvoit une réduction de 20\%.
\end{itemize}
Si nous devions rencontrer un nouveau type de client, il nous suffira de créer une nouvelle sous-classe, implémentant la réduction que nous souhaitons lui offrir.
Ceci évite d'avoir à gérer un ensemble conséquent de conditions dans la méthode initiale, en fonction d'une variable ou d'un paramètre - ici, le type de client.
Nous passerions ainsi de ceci:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}{Python}
class Customer():
def __init__(self, customer_type: str):
self.customer_type = customer_type
def get_discount(customer: Customer) -> int:
if customer.customer_type == "Silver":
return 10
elif customer.customer_type == "Gold":
return 20
return 0
>>> jack = Customer("Silver")
>>> jack.get_discount()
10
\end{minted}
\end{listing}
A ceci:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}{Python}
class Customer():
def get_discount(self) -> int:
return 0
class SilverCustomer(Customer):
def get_discount(self) -> int:
return 10
class GoldCustomer(Customer):
def get_discount(self) -> int:
return 20
>>> jack = SilverCustomer()
>>> jack.get_discount()
10
\end{minted}
\end{listing}
En anglais, dans le texte : "\emph{Putting in simple words, the ``Customer'' class is now closed for any new modification but it's open for extensions when new customer types are added to the project.}".
\textbf{En résumé}: nous fermons la classe \texttt{Customer} à toute modification, mais nous ouvrons la possibilité de créer de nouvelles extensions en ajoutant de nouveaux types héritant de \texttt{Customer}.
De cette manière, nous simplifions également la maintenance de la méthode \texttt{get\_discount}, dans la mesure où elle dépend directement du type dans lequel elle est implémentée.
Nous pouvons également appliquer ceci à notre exemple sur les rendus de document, où le code suivant:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class Document:
def __init__(self, title, content, published_at):
self.title = title
self.content = content
self.published_at = published_at
def render(self, format_type):
if format_type == "XML":
return """<?xml version = "1.0"?>
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
self.title,
self.content,
self.published_at.isoformat()
)
if format_type == "Markdown":
import markdown
return markdown.markdown(self.content)
raise ValueError(
"Format type '{}' is not known".format(format_type)
)
\end{minted}
\end{listing}
devient le suivant:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class Renderer:
def render(self, document):
raise NotImplementedError
class XmlRenderer(Renderer):
def render(self, document)
return """<?xml version = "1.0"?>
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
document.title,
document.content,
document.published_at.isoformat()
)
class MarkdownRenderer(Renderer):
def render(self, document):
import markdown
return markdown.markdown(document.content)
\end{minted}
\caption{Notre convertisseur suit le principe Open-Closed}
\end{listing}
Lorsque nous ajouterons notre nouveau type de rendu, nous ajouterons simplement une nouvelle classe de rendu qui héritera de \texttt{Renderer}.
\subsection{Liskov Substitution}
Le principe de substitution fait qu'une classe héritant d'une autre classe doit se comporter de la même manière que cette dernière.
Il n'est pas question que la sous-classe n'implémente pas ou n'ait pas besoin de certaines méthodes, alors que celles-ci sont disponibles sa classe parente.
Mathématiquement, ce principe peut être défini de la manière suivante:
\begin{quote}
{[}\ldots\hspace{0pt}{]} if S is a subtype of T, then objects of type T in a computer program may be replaced with objects of type S (i.e., objects of type S may be substituted for objects of type T), without altering any of the desirable properties of that program (correctness, task performed, etc.).
--- \href{http://en.wikipedia.org/wiki/Liskov_substitution_principle}{Wikipédia}.
\end{quote}
\begin{quote}
Let q(x) be a property provable about objects x of type T.
Then q(y) should be provable for objects y of type S, where S is a subtype of T.
--- \href{http://en.wikipedia.org/wiki/Liskov_substitution_principle}{Wikipédia aussi}
\end{quote}
Ce n'est donc pas parce qu'une classe \textbf{a besoin d'une méthode définie dans une autre classe} qu'elle doit forcément en hériter.
Cela bousillerait le principe de substitution, dans la mesure où une instance de cette classe pourra toujours être considérée comme étant du type de son parent.
Petit exemple pratique: si nous définissons une méthode \texttt{make\_some\_noise} et une méthode \texttt{eat} sur une classe \texttt{Duck}, et qu'une réflexion avancée (et sans doute un peu alcoolisée) nous dit que "\emph{Puisqu'un \texttt{Lion} fait aussi du bruit, faisons le hériter de notre classe `Canard`"}, nous allons nous retrouver avec ceci:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class Duck:
def make_some_noise(self):
print("Kwak")
def eat(self, thing):
if thing in ("plant", "insect", "seed", "seaweed", "fish"):
return "Yummy!"
raise IndigestionError("Arrrh")
class Lion(Duck):
def make_some_noise(self):
print("Roaaar!")
\end{minted}
\caption{Un lion et un canard sont sur un bateau...}
\end{listing}
Le principe de substitution de Liskov suggère qu'une classe doit toujours pouvoir être considérée comme une instance de sa classe parente, et \textbf{doit pouvoir s'y substituer}.
Dans notre exemple, cela signifie que nous pourrons tout à fait accepter qu'un lion se comporte comme un canard et adore manger des plantes, insectes, graines, algues et du poisson. Miam !
Nous vous laissons tester la structure ci-dessus en glissant une antilope dans la boite à goûter du lion, ce qui nous donnera quelques trucs bizarres (et un lion atteint de botulisme).
Pour revenir à nos exemples de rendus de documents, nous aurions pu faire hériter notre \texttt{MarkdownRenderer} de la classe \texttt{XmlRenderer}:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class XmlRenderer:
def render(self, document)
return """<?xml version = "1.0"?>
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
document.title,
document.content,
document.published_at.isoformat()
)
class MarkdownRenderer(XmlRenderer):
def render(self, document):
import markdown
return markdown.markdown(document.content)
\end{minted}
\caption{Le convertisseur Markdown hérite d'un convertisseur XML...}
\end{listing}
Si nous décidons à un moment d'ajouter une méthode d'entête au niveau de notre classe de rendu XML, notre rendu en Markdown héritera irrémédiablement de cette même méthode:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class XmlRenderer:
def header(self):
return """<?xml version = "1.0"?>"""
def render(self, document)
return """{}
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
self.header(),
document.title,
document.content,
document.published_at.isoformat()
)
class MarkdownRenderer(XmlRenderer):
def render(self, document):
import markdown
return markdown.markdown(document.content)
\end{minted}
\caption{... et il a mal à l'entête}
\end{listing}
Le code ci-dessus ne porte pas à conséquence \footnote{Pas immédiatement, en tout cas...}, mais dès que nous invoquerons la méthode \texttt{header()} sur une instance de type \texttt{MarkdownRenderer}, nous obtiendrons un bloc de déclaration XML (\texttt{\textless{}?xml\ version\ =\ "1.0"?\textgreater{}}) pour un fichier Markdown, ce qui n'aura aucun sens.
En revenant à notre proposition d'implémentation, suite au respect d'Open-Closed, une solution serait de n'implémenter la méthode \texttt{header()} qu'au niveau de la classe \texttt{XmlRenderer}:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{Python}
class Renderer:
def render(self, document):
raise NotImplementedError
class XmlRenderer(Renderer):
def header(self):
return """<?xml version = "1.0"?>"""
def render(self, document)
return """{}
<document>
<title>{}</title>
<content>{}</content>
<publication_date>{}</publication_date>
</document>""".format(
self.header(),
document.title,
document.content,
document.published_at.isoformat()
)
class MarkdownRenderer(Renderer):
def render(self, document):
import markdown
return markdown.markdown(document.content)
\end{minted}
\caption{Définition d'héritage suivant le principe de substitution de Liskov}
\end{listing}
\subsection{Interface Segregation}
Le principe de ségrégation d'interface suggère de n'exposer que les opérations nécessaires à l'exécution d'un contexte.
Ceci limite la nécessité de recompiler un module, et évite ainsi d'avoir à redéployer l'ensemble d'une application alors qu'il suffirait de déployer un nouveau fichier JAR ou une DLL au bon endroit.
\begin{quote}
The lesson here is that depending on something that carries baggage that you don't need can cause you troubles that you didn't except.
\end{quote}
Plus simplement, plutôt que de dépendre d'une seule et même (grosse) interface présentant un ensemble conséquent de méthodes, il est proposé d'exploser cette interface en plusieurs (plus petites) interfaces.
Ceci permet aux différents consommateurs de n'utiliser qu'un sous-ensemble précis d'interfaces, répondant chacune à un besoin précis, et permet donc à nos clients de ne pas dépendre de méthodes dont ils n'ont pas besoin.
GNU/Linux Magazine \cite[pp. 37-42]{gnu_linux_mag_hs_104} propose un exemple d'interface permettant d'implémenter une imprimante:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{java}
interface IPrinter
{
public abstract void printPage();
public abstract void scanPage();
public abstract void faxPage();
}
public class Printer
{
protected string name;
public Printer(string name)
{
this.name = name;
}
}
\end{minted}
\caption{Une interface représenant une imprimante}
\end{listing}
Limplémentation dune imprimante multifonction aura tout son sens:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{java}
public class AllInOnePrinter implements Printer extends IPrinter
{
public AllInOnePrinter(string name)
{
super(name);
}
public void printPage()
{
System.out.println(this.name + ": Impression");
}
public void scanPage()
{
System.out.println(this.name + ": Scan");
}
public void faxPage()
{
System.out.println(this.name + ": Fax");
}
}
\end{minted}
\caption{Une imprimante multi-fonction implémente les fonctionnalités d'une imprimante classique}
\end{listing}
Tandis que limplémentation dune imprimante premier-prix ne servira pas à grand chose:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{java}
public class FirstPricePrinter implements Printer extends IPrinter
{
public FirstPricePrinter(string name)
{
super(name);
}
public void printPage()
{
System.out.println(this.name + ": Impression");
}
public void scanPage()
{
System.out.println(this.name + ": Fonctionnalité absente");
}
public void faxPage()
{
System.out.println(this.name + ": Fonctionnalité absente");
}
}
\end{minted}
\caption{Une imprimante premier prix ne peut qu'imprimer, mais expose malgré tout des fonctions (absentes) de scanner et d'envoi par fax}
\end{listing}
Lobjectif est donc de découpler ces différentes fonctionnalités en plusieurs interfaces bien spécifiques, implémentant chacune une opération isolée:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{java}
interface IPrinterPrinter
{
public abstract void printPage();
}
interface IPrinterScanner
{
public abstract void scanPage();
}
interface IPrinterFax
{
public abstract void faxPage();
}
\end{minted}
\caption{Explosion des interfaces d'impression}
\end{listing}
Cette réflexion s'applique à n'importe quel composant: votre système d'exploitation, les librairies et dépendances tierces, les variables déclarées, ...
Quel que soit le composant que l'on utilise ou analyse, il est plus qu'intéressant de se limiter uniquement à ce dont nous avons besoin plutôt que d'embarquer le must absolu qui peut faire 1000x fonctions de plus que n'importe quel autre produit, alors que seules deux d'entre elles seront nécessaires.
En Python, ce comportement est inféré lors de l'exécution, et donc pas vraiment d'application pour ce contexte d'étude: de manière plus générale, les langages dynamiques sont plus flexibles et moins couplés que les langages statiquement typés, pour lesquels l'application de ce principe-ci permettrait de juste mettre à jour une DLL ou un JAR sans que cela n'ait d'impact sur le reste de l'application.
Il est ainsi possible de trouver quelques horreurs, et ce dans tous les langages:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{javascript}
/*!
* is-odd <https://github.com/jonschlinkert/is-odd>
*
* Copyright (c) 2015-2017, Jon Schlinkert.
* Released under the MIT License.
*/
'use strict';
const isNumber = require('is-number');
module.exports = function isOdd(value) {
const n = Math.abs(value);
if (!isNumber(n)) {
throw new TypeError('expected a number');
}
if (!Number.isInteger(n)) {
throw new Error('expected an integer');
}
if (!Number.isSafeInteger(n)) {
throw new Error('value exceeds maximum safe integer');
}
return (n % 2) === 1;
}
\end{minted}
\caption{Le module 'isOdd', en JavaScript}
\end{listing}
Voire, son opposé, qui dépend évidemment du premier:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{javascript}
/*!
* is-even <https://github.com/jonschlinkert/is-even>
*
* Copyright (c) 2015, 2017, Jon Schlinkert.
* Released under the MIT License.
*/
'use strict';
var isOdd = require('is-odd');
module.exports = function isEven(i) {
return !isOdd(i);
};
\end{minted}
\caption{Le module 'isEven', en JavaScript, qui dépend du premier}
\end{listing}
Il ne s'agit que d'un simple exemple, mais qui tend à une seule chose: gardez les choses simples (et, éventuellement, stupides). \index{KISS}
Dans l'exemple ci-dessus, l'utilisation du module \texttt{is-odd} requière déjà deux dépendances:
\begin{enumerate}
\item \texttt{is-even}
\item \texttt{is-number}
\end{enumerate}
Imaginez la suite.
\subsection{Dependency Inversion}
Dans une architecture conventionnelle, les composants de haut-niveau dépendent directement des composants de bas-niveau.
L'inversion de dépendances stipule que c'est le composant de haut-niveau qui possède la définition de l'interface dont il a besoin, et le composant de bas-niveau qui l'implémente.
L'objectif est que les interfaces soient les plus stables possibles, afin de réduire au maximum les modifications qui pourraient y être appliquées.
De cette manière, toute modification fonctionnelle pourra être directement appliquée sur le composant de bas-niveau, sans que l'interface ne soit impactée.
\begin{quote}
The dependency inversion principle tells us that the most flexible systems are those in which source code dependencies refer only to
abstractions, not to concretions. \cite{clean_architecture}
\end{quote}
L'injection de dépendances est un patron de programmation qui suit le principe d'inversion de dépendances.
Django est bourré de ce principe, que ce soit pour les \emph{middlewares} ou pour les connexions aux bases de données.
Lorsque nous écrivons ceci dans notre fichier de configuration,
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{python}
# [snip]
MIDDLEWARE = [
'django.middleware.security.SecurityMiddleware',
'django.contrib.sessions.middleware.SessionMiddleware',
'django.middleware.common.CommonMiddleware',
'django.middleware.csrf.CsrfViewMiddleware',
'django.contrib.auth.middleware.AuthenticationMiddleware',
'django.contrib.messages.middleware.MessageMiddleware',
'django.middleware.clickjacking.XFrameOptionsMiddleware',
]
# [snip]
\end{minted}
\caption{La configuration des middlewares pour une application Django}
\end{listing}
Django ira simplement récupérer chacun de ces middlewares, qui répondent chacun à une
\href{https://docs.djangoproject.com/en/4.0/topics/http/middleware/\#writing-your-own-middleware}{interface clairement définie}, dans l'ordre. Il n'y a donc pas de magie; l'interface exige une signature particulière, tandis que l'implémentation effective n'est réalisée qu'au niveau le plus bas.
C'est ensuite le développeur qui va simplement brancher ou câbler des fonctionnalités au niveau du framework, en les déclarant au bon endroit.
Pour créer un nouveau \emph{middleware}, il nous suffirait d'implémenter de nouvelles fonctionnalités au niveau du code code suivant et de l'ajouter dans la configuration de l'application, au niveau de la liste des middlewares actifs:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}[tabsize=4]{python}
def simple_middleware(get_response):
# One-time configuration and initialization.
def middleware(request):
# Code to be executed for each request before
# the view (and later middleware) are called.
response = get_response(request)
# Code to be executed for each request/response after
# the view is called.
return response
return middleware
\end{minted}
\caption{Création d'un nouveau middleware pour Django}
\end{listing}
Dans d'autres projets écrits en Python, ce type de mécanisme peut être implémenté relativement facilement en utilisant les modules \href{https://docs.python.org/3/library/importlib.html}{importlib} et la fonction \texttt{getattr}.
Un autre exemple concerne les bases de données: pour garder un maximum de flexibilité, Django ajoute une couche d'abstraction en permettant de
spécifier le moteur de base de données que vous souhaiteriez utiliser, qu'il s'agisse d'SQLite, MSSQL, Oracle, PostgreSQL ou MySQL/MariaDB \footnote{\url{http://howfuckedismydatabase.com/}}.
\begin{quote}
The database is really nothing more than a big bucket of bits where we store our data on a long term basis \cite[p. 281]{clean_architecture}
\end{quote}
D'un point de vue architectural, nous ne devons pas nous soucier de la manière dont les données sont stockées, s'il s'agit d'un disque magnétique, de mémoire vive, ... en fait, on ne devrait même pas savoir s'il y a un disque du tout.
Et Django le fait très bien pour nous.
En termes architecturaux, ce principe autorise une définition des frontières, et en permettant une séparation claire en inversant le flux
de dépendances et en faisant en sorte que les règles métiers n'aient aucune connaissance des interfaces graphiques qui les exploitent ou desmoteurs de bases de données qui les stockent.
Ceci autorise une forme d'immunité entre les composants.
\section{Tests unitaires et d'intégration}
\begin{quote}
Tests are part of the system.
You can think of tests as the outermost circle in the architecture.
Nothing within in the system depends on the tests, and the tests always depend inward on the components of the system.
-- Robert C. Martin, Clean Architecture
\end{quote}
\section{Complexité cyclomatique\index{McCabe}}
La \href{https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_cyclomatique}{complexité cyclomatique} (ou complexité de McCabe) peut s'apparenter à mesure de difficulté de compréhension du code, en fonction du nombre d'embranchements trouvés dans une même section.
Quand le cycle d'exécution du code rencontre une condition, cette condition peut être évalue à VRAI ou à FAUX.
L'exécution du code dispose donc de deux embranchements, correspondant chacun à un résultat de cette condition.
Le code suivant \autoref{cyclomatic-simple-code} a une complexité cyclomatique 1; il s'agit du cas le plus simple que nous pouvons implémenter: l'exécution du code rentre dans la fonction (il y a un seul embranchement), et aucun bloc conditionnel n'est présent sur son chemin.
La complexité reste de 1.
\begin{listing}[!hbpt]
\begin{minted}{Python}
from datetime import date
def print_current_date():
print(date.today())
\end{minted}
\caption{Une version ultra-simple de l'affichage du jour de la semaine}
\label{cyclomatic-simple-code}
\end{listing}
Si nous complexifions cette fonction en vérifiant (par exemple) le jour de la semaine, nous aurons notre embranchement initial (l'impression à l'écran de la date du jour), mais également un second embranchement qui vérifiera si cette date correspond à un lundi:
\begin{listing}[!h]
\begin{minted}{Python}
from datetime import date
def print_current_date_if_monday():
if date.today().weekday() == 0:
print("Aujourd'hui, c'est lundi!")
print(date.today())
\end{minted}
\caption{Ajout d'une fonctionnalité essentielle et totalement indispensable}
\end{listing}
La complexité cyclomatique d'un bloc est évaluée sur base du nombre d'embranchements possibles; par défaut, sa valeur est de 1.
Si nous rencontrons une condition, elle passera à 2, etc.
Cette complexité est liée à deux concepts:
\begin{itemize}
\item \textbf{La lisibilité du code}: au plus la complexité cyclomatique sera élevée, au plus le code sera compliqué à comprendre en première instance. Il sera composé de plusieurs conditions, éventuellement imbriquées, il débordera probablement de la hauteur que votre écran sera capable d'afficher
\item \textbf{Les tests unitaires}: pour nous assurer d'une couverture de code correcte, il sera nécessaire de couvrir tous les embranchements présentés. Connaître la complexité permet de savoir combien de tests devront être écrits pour assurer une couverture complète de tous les cas pouvant se présenter.
\end{itemize}
\subsection{Lisibilité du code}
Il est important de noter que refactoriser un bloc, par exemple en extrayant une méthode, n'améliore pas la complexité cyclomatique globale de l'application.
L'amélioration que nous visons ici est une amélioration \textbf{locale}, qui facilite la lecture d'un bloc spécifique, et pas d'un programme complet.
"Améliorons" notre code ci-dessous, pour lui ajouter la possibilité de gérer les autres jours de la semaine:
\begin{listing}[!ht]
\begin{minted}{Python}
from datetime import date
def print_current_date():
if date.today().weekday() == 0:
print("Lundi")
elif date.today().weekday() == 1:
print("Mardi")
elif date.today().weekday() == 2:
print("Mercredi")
elif date.today().weekday() == 3:
print("Jeudi")
elif date.today().weekday() == 4:
print("Vendredi")
elif date.today().weekday() == 5:
print("Samedi")
elif date.today().weekday() == 6:
print("Dimanche")
print(date.today())
\end{minted}
\caption{Un code un peu nul avec une complexité cyclomatique qui l'est tout autant}
\label{Impression du jour de la semaine, version naïve}
\end{listing}
La complexité de ce code est évaluée à 8, même si la complexité effective ne sera que de 7.
Extraire une méthode à partir de ce bloc pourra réduire la complexité de la fonction \mintinline{python}{print_current_date} n'améliorera rien et ne fera que déplacer le problème.
Une solution serait de passer par un dictionnaire, de façon à ramener la complexité à 1:
\begin{listing}[!ht]
\begin{minted}{python}
from datetime import date
def print_current_date():
DAYS_OF_WEEK = {
0: "Lundi",
1: "Mardi",
2: "Mercredi",
3: "Jeudi",
4: "Vendredi",
5: "Samedi",
6: "Dimanche"
}
print(DAYS_OF_WEEK.get(date.today().weekday()))
print(date.today())
\end{minted}
\caption{La même version, avec une complexité réduite à 1}
\end{listing}
\subsection{Tests unitaires}
Le nombre de tests unitaires nécessaires à la couverture d'un bloc fonctionnel est au minimum égal à la complexité cyclomatique de ce bloc.
Une possibilité pour améliorer la maintenance du code est de faire baisser ce nombre, et de le conserver sous un certain seuil.
Certains recommandent de le garder sous une complexité de 10; d'autres de 5.

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@ -0,0 +1,117 @@
\chapter{Tests unitaires et d'intégration}
\begin{quote}
Tests are part of the system.
You can think of tests as the outermost circle in the architecture.
Nothing within in the system depends on the tests, and the tests always depend inward on the components of the system.
-- Robert C. Martin, Clean Architecture
\end{quote}
\section{Complexité cyclomatique\index{McCabe}}
La \href{https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_cyclomatique}{complexité cyclomatique} (ou complexité de McCabe) peut s'apparenter à mesure de difficulté de compréhension du code, en fonction du nombre d'embranchements trouvés dans une même section.
Quand le cycle d'exécution du code rencontre une condition, cette condition peut être évalue à VRAI ou à FAUX.
L'exécution du code dispose donc de deux embranchements, correspondant chacun à un résultat de cette condition.
Le code suivant \autoref{cyclomatic-simple-code} a une complexité cyclomatique 1; il s'agit du cas le plus simple que nous pouvons implémenter: l'exécution du code rentre dans la fonction (il y a un seul embranchement), et aucun bloc conditionnel n'est présent sur son chemin.
La complexité reste de 1.
\begin{listing}[!hbpt]
\begin{minted}{Python}
from datetime import date
def print_current_date():
print(date.today())
\end{minted}
\caption{Une version ultra-simple de l'affichage du jour de la semaine}
\label{cyclomatic-simple-code}
\end{listing}
Si nous complexifions cette fonction en vérifiant (par exemple) le jour de la semaine, nous aurons notre embranchement initial (l'impression à l'écran de la date du jour), mais également un second embranchement qui vérifiera si cette date correspond à un lundi:
\begin{listing}[!h]
\begin{minted}{Python}
from datetime import date
def print_current_date_if_monday():
if date.today().weekday() == 0:
print("Aujourd'hui, c'est lundi!")
print(date.today())
\end{minted}
\caption{Ajout d'une fonctionnalité essentielle et totalement indispensable}
\end{listing}
La complexité cyclomatique d'un bloc est évaluée sur base du nombre d'embranchements possibles; par défaut, sa valeur est de 1.
Si nous rencontrons une condition, elle passera à 2, etc.
Cette complexité est liée à deux concepts:
\begin{itemize}
\item \textbf{La lisibilité du code}: au plus la complexité cyclomatique sera élevée, au plus le code sera compliqué à comprendre en première instance. Il sera composé de plusieurs conditions, éventuellement imbriquées, il débordera probablement de la hauteur que votre écran sera capable d'afficher
\item \textbf{Les tests unitaires}: pour nous assurer d'une couverture de code correcte, il sera nécessaire de couvrir tous les embranchements présentés. Connaître la complexité permet de savoir combien de tests devront être écrits pour assurer une couverture complète de tous les cas pouvant se présenter.
\end{itemize}
\section{Lisibilité du code}
Il est important de noter que refactoriser un bloc, par exemple en extrayant une méthode, n'améliore pas la complexité cyclomatique globale de l'application.
L'amélioration que nous visons ici est une amélioration \textbf{locale}, qui facilite la lecture d'un bloc spécifique, et pas d'un programme complet.
"Améliorons" notre code ci-dessous, pour lui ajouter la possibilité de gérer les autres jours de la semaine:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}{Python}
from datetime import date
def print_current_date():
if date.today().weekday() == 0:
print("Lundi")
elif date.today().weekday() == 1:
print("Mardi")
elif date.today().weekday() == 2:
print("Mercredi")
elif date.today().weekday() == 3:
print("Jeudi")
elif date.today().weekday() == 4:
print("Vendredi")
elif date.today().weekday() == 5:
print("Samedi")
elif date.today().weekday() == 6:
print("Dimanche")
print(date.today())
\end{minted}
\caption{Un code un peu nul avec une complexité cyclomatique qui l'est tout autant}
\label{Impression du jour de la semaine, version naïve}
\end{listing}
La complexité de ce code est évaluée à 8, même si la complexité effective ne sera que de 7.
Extraire une méthode à partir de ce bloc pourra réduire la complexité de la fonction \mintinline{python}{print_current_date} n'améliorera rien et ne fera que déplacer le problème.
Une solution serait de passer par un dictionnaire, de façon à ramener la complexité à 1:
\begin{listing}[H]
\begin{minted}{python}
from datetime import date
def print_current_date():
DAYS_OF_WEEK = {
0: "Lundi",
1: "Mardi",
2: "Mercredi",
3: "Jeudi",
4: "Vendredi",
5: "Samedi",
6: "Dimanche"
}
print(DAYS_OF_WEEK.get(date.today().weekday()))
print(date.today())
\end{minted}
\caption{La même version, avec une complexité réduite à 1}
\end{listing}
\section{Tests unitaires}
Le nombre de tests unitaires nécessaires à la couverture d'un bloc fonctionnel est au minimum égal à la complexité cyclomatique de ce bloc.
Une possibilité pour améliorer la maintenance du code est de faire baisser ce nombre, et de le conserver sous un certain seuil.
Certains recommandent de le garder sous une complexité de 10; d'autres de 5.

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@ -48,6 +48,8 @@
\include{chapters/architecture.tex}
\include{chapters/tests.tex}
\include{chapters/python.tex}
\chapter{Démarrer un nouveau projet}

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@ -83,3 +83,10 @@ Dans une version plus manuelle, cela pourrait se résumer à ces trois
technologie existe encore\ldots\hspace{0pt}).
\end{enumerate}
\begin{quote}
La poésie est "l'art d'évoquer et de suggérer les sensations, les impressions, les émotions les plus vives par l'union intense des sons, des rythmes, des harmonies, en particulier par les vers."
-- https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/po%C3%A9sie/61960
\end{quote}
Sans aller jusqu'à demander de développer vos algorithmes sur douze pieds, la programmation reste un art régit par un ensemble de bonnes pratiques, par des règles à respecter et par la nécessité de travailler avec d'autres personnes qui ont \sout{parfois} souvent une expérience, des compétences ou une approche différente.