gwift-book/parts/environment.tex

59 lines
4.6 KiB
TeX
Executable File

\part{Environnement et méthodes de travail}
\begin{quote}
\textit{Make it work, make it right, make it fast}
--- Kent Beck
\end{quote}
En fonction de vos connaissances et compétences, la création d'une nouvelle application est une étape relativement facile à mettre en place.
Le code qui permet de faire tourner cette application peut ne pas être élégant, voire buggé jusqu'à la moëlle, il pourra fonctionner et faire "preuve de concept".
Les problèmes arriveront lorsqu'une nouvelle fonctionnalité vous sera demandée, lorsqu'un bug sera découvert et devra être corrigé ou lorsqu'une dépendance cessera de fonctionner ou d'être disponible.
Comme une application qui n'évolue pas finira inlassablement par mourir, toute application est destinée:
\begin{itemize}
\item
Soit à être modifiée, corrigée et suivie
\item
Soit à déperrir et à être délaissée par ses utilisateurs.
\end{itemize}
C'est cette maintenance qui est difficile: selon certaines études académiques et industrielles \cite{django_for_startup_founders}, 60 à 80\% du coût associé à n'importe quelle ligne de code correspond à de la maintenance de la ligne initialement écrite.
Ceci est dû à des bogues, à des modifications de fonctionnalités, à des dépendances qui évoluent, qui ne sont plus maintenues ou qui doivent être remplacées.
L'application des principes présentés et agrégés ci-dessous permet surtout de préparer correctement tout ce qui pourra arriver, sans aller jusqu'à surcharger tout développement par des fonctionnalités non demandées, juste « au cas ou » \footnote{Aussi connu sous l'acronyme \textbf{YAGNI\index{YAGNI}}, ou \textit{\textbf{You Ain't Gonna Need It}}}.
Pour paraphraser une partie de l'introduction du livre \emph{Clean Architecture} :
\begin{quote}
\textit{Getting software right is hard: it takes knowledge and skills that most young programmers don't take the time to develop.
It requires a level of discipline and dedication that most programmers never dreamed they'd need.
Mostly, it takes a passion for the craft and the desire to be a professional.} \cite{clean_architecture}
\end{quote}
Le développement d'un logiciel nécessite une rigueur d'exécution et des connaissances précises dans des domaines extrêmement variés.
Il nécessite également des intentions, des prises de décisions et énormément d'attention.
Indépendamment de l'architecture que vous aurez choisie et des technologies que vous aurez patiemment évaluées, une architecture et une solution peuvent être cassées en un instant, en même temps que tout ce que vous aurez construit, dès que vous en aurez détourné le regard.
Un des objectifs ici est de placer les barrières et les gardes-fous, afin de péréniser au maximum les acquis, stabiliser les bases de tous les environnements (du développement à la production) qui accueilliront notre application, et ainsi fiabiliser chaque étape de la communication.
Dans cette partie-ci, nous parlerons de \textbf{méthodes de travail}, avec comme objectif d'éviter que l'application ne tourne que sur notre machine et que chaque déploiement ne soit une plaie à gérer.
Chaque mise à jour doit être réalisable de la manière la plus simple possible, et chaque étape doit être le plus possible automatisée.
Dans son plus simple élément, la mise à disposition d'une nouvelle version d'une application pourrait se résumer à ces trois étapes:
\begin{graphic}{images/diagrams/deploy-without-hassle.drawio.png}
\caption{Déployer une nouvelle version sans encombre}
\end{graphic}
Dans une version plus automatisée, une application pourrait être mise à jour simplement en envoyant son code sur un dépôt centralisé: ce déclencheur a la responsabilité de démarrer une chaîne de vérification d'utilisabilité, de bon fonctionnement et de sécurité, pour immédiatement la mettre à disposition de nouveaux utilisateurs si chaque acteur de cette chaîne indique que tout est OK.
\begin{graphic}{images/diagrams/basic-automation.drawio.png}
\caption{Déployer une nouvelle version sans encombre (2)}
\end{graphic}
D'autres mécanismes fonctionnent également, mais au plus les actions nécessitent d'actions humaines, voire d'intervenants humains, au plus la probabilité qu'un problème survienne est grande, même dans le cas de processus de routine.
Sans aller jusqu'à demander de développer vos algorithmes sur douze pieds, la programmation reste un art régit par un ensemble de bonnes pratiques, par des règles à respecter et par la nécessité de travailler avec d'autres personnes qui ont souvent une expérience, des compétences ou une approche différente.