MSIn_-_TRA_Figures_acrobati.../Syllabus/chapter_petit_pique.tex

214 lines
18 KiB
TeX
Raw Blame History

This file contains ambiguous Unicode characters

This file contains Unicode characters that might be confused with other characters. If you think that this is intentional, you can safely ignore this warning. Use the Escape button to reveal them.

\chapter{Petit piqué}
Le \textit{petit piqué} constitue la première forme de rotation avant qu'un élève peut expérimenter lors de son apprentissage.
Ludique et sans risque, il permet à l'élève de trouver ses premiers repères lors d'une rotation avant mais également de jongler avec les différents départs possibles (4 pattes, genoux, ventre, \ldots).
C'est donc un exercice idéal pour approcher le salto avant tout en gardant une grande liberté pédagogique.\bigskip
\section{Analyse technique}
Le \textit{petit piqué} peut être vu, de manière simpliste, comme une culbute avant exécutée en l'air.
Suivant l'exécution, il peut se rapprocher plus ou moins de ce que sera plus tard, un salto avant.
Cependant, dans un premier temps, il ne sera pas question de \textit{salto avant} mais bien de culbute avant exécutée en phase aérienne.
Il existe principalement deux manières de réaliser un \textit{petit piqué} : avec changement de position ou sans.
La forme avec changement de position se rapproche plus d'un salto avant mais est plus difficile à maîtriser.\bigskip
Un \textit{petit piqué} est composé de trois quarts de rotation en avant.
Le départ se fait des pieds pour revenir sur le dos ou plat dos.
\section{Biomécanique}
Un \textit{petit piqué} peut donc être réalisé de deux façons, mais la biomécanique mise en oeuvre est équivalente.\bigskip
\begin{figure}[!ht]
\centering
\includegraphics[scale=0.5]{./../img/petit_pique.png}
\caption{Petit Piqué}
\label{image_petitpique}
\end{figure}
Au take-off, les membres inférieurs sont verticaux, le tronc incliné vers l'avant d'environ 30° par rapport à la verticale.
Les membres supérieurs sont élevés tendus pour former une angle de 150° avec le buste.
la tête est droite, le regard dirigé vers l'oblique basse : la toile doit être dans le champ de vision, mais l'espace devant le gymnaste aussi.\bigskip
L'élévation du corps est créée par la réaction de la toile à l'action des membres inférieurs, tendus en sortie de toile.
Le centre de gravité se trouvant en avant de la réaction de la toile, la poussée excentrique va créer une légère rotation en avant autour d'un axe transversal.\bigskip
Le corps s'élève animé d'une rotation vers l'avant autour de l'axe transversal.
Il conserve sa position pendant la phase aérienne pour ne former, au dernier moment avant l'impact du dos avec la toile, un équivalent à la position quadrupédique sur le dos.\bigskip
S'il y a changement de position, via la prise des genoux ou des chevilles, l'abaissement des membres supérieurs augmente le moment angulaire de l'ensemble du corps (transfert de moments angulaires relatifs).
De plus, le changement de position va réduire le moment d'inertie du corps et augmenter d'autant plus la vitesse initiale.
Il faudra donc que l'exécutant mette moins de puissance dans le départ que pour la forme sans changement de position.
Cela peut se traduire par un accroissement des angles pré-cités.
L'exécutant devra également réaliser une forme d'ouverture avant l'impact en toile afin de pouvoir marquer un contrôle sur la rotation et s'assurer d'un take-in adéquat en fin de figure.
\section{Démarche pédagogique}
L'apprentissage du \textit{petit piqué} est relativement simple.
Néanmoins, cette figure allant donner les premières sensations similaires à un salto avant, il faut veiller à ce que l'apprentissage se fasse sans incident.
La confiance de l'élève sera primordiale pour pouvoir aborder au mieux les figures acrobatiques ultérieures.\bigskip
La forme sans changement de position étant plus simple, ne serait-ce qu'en terme de nombre et de précision d'actions à réaliser.
Il est préconisé de commencer l'apprentissage par cette forme, avant d'aborder dans un second temps la forme avec changement de position.
\subsection{Prérequis}
Pour l'élève, trois éléments sont essentiels à maîtriser pour aborder l'apprentissage du \textit{petit piqué} sans danger :
\begin{itemize}
\item Culbute avant au sol
\item 4 pattes
\item Dos\bigskip
\end{itemize}
De plus, la maîtrise de toutes les figures avec un départ vers l'avant, sans tapis, ainsi que la capacité de réalisation d'un ou deux éléments gymniques est un plus :
\begin{itemize}
\item Ventre
\item Tomber genoux
\item Rebond dos
\end{itemize}
\subsection{Progressions}
\subsubsection*{Ours}
Si ce n'est pas déjà fait, une des premières étapes est d'apprendre à l'élève le tomber \textit{ours} : Le tomber \textit{ours} peut-être vu comme un 4 pattes où les jambes seraient tendues et écartées ($\sim 70^{\circ}$).
Plus compliqué à contrôler et plus contraignant pour les membres supérieurs que la position quadrupédique traditionnelle.
Il n'est utilisé que comme phase transitoire dans l'apprentissage \textit{petit piqué}, \textit{salto avant}, \ldots ~ou comme jeu.
Son apprentissage ne pose aucune difficulté particulière : il faut demander à l'élève de passer plusieurs fois de la position \textit{4 pattes} à la position \textit{ours} en faisant bien attention au placement des bras et des mains.\bigskip
\subsubsection*{Culbute avec mains}
Demander à l'élève de se placer sur une des lignes rouges verticales, accroupi, et de réaliser une culbute avant comme s'il se trouvait au sol.
Demander plusieurs répétitions et veiller au bon placement des mains de l'élève, à son rentré de tête et à la manière dont il pilote la culbute.
Cette dernière devra se faire le plus possible sur un axe frontal à l'élève.
Une fois cette étape maîtrisée, l'élève peut essayer de faire pareil avec une prise des genoux en mains.
Cela ne sert à rien pour cette figure mais sera utile pour plus tard\footnote{Nous en aurons notamment besoin lors de l'apprentissage du salto avant.}.\bigskip
\subsubsection*{4 pattes - ours - culbute}
L'étape suivante mélange les deux précédentes : l'élève se tient debout et va se laisser tomber en position quadrupédique après un petit saut (quelques centimètres à peine), à la suite de quoi il passera à la position ours, pour terminer par une culbute avant.
Les mains restent en contact avec la toile depuis la position quadrupédique jusqu'au passage de la tête en culbute.
La position \textit{ours} est censée aider au passage de la culbute : le bassin se trouvant plus haut que la tête, l'exécution de celle-ci s'en trouve facilitée.
Lors des premières réalisations, l'entraîneur veillera à demander à l'élève de rentrer la tête et d'aller jusqu'à l'assis avant de demander une arrivée dos : mieux vaut s'assurer que l'exécutant a trop de rotation (arrivée assis) plutôt que trop peu (arrivée nuque).\bigskip
% => méthode globale : plus facile de grande quantité d'énergie/rotation avec peu de contrôle que bcp de contrôle sur de petite quantité de rotation/energie.
% 4 pattes, rentrer tête (rester avec 90° partout), tromber dos
\subsubsection*{4 pattes - culbute}
Une fois cela maîtrisé, demander à l'élève de réaliser la même choses sans passer par la position \textit{ours}.
Là encore, les mains restent en contact avec la toile jusqu'au passage de tête de l'exécutant.
Lors des premières réalisations, l'entraîneur veillera à demander à l'élève d'aller jusqu'à l'assis avant de demander une arrivée dos, pour la raison citée plus haut.\bigskip
\subsubsection*{Culbute sans les main}
Demander à l'élève de se placer sur une des lignes rouges, accroupi, et de réaliser une culbute avant, bras tendus sur le côté afin que les mains ne puissent pas prendre appui sur la toile.
Demander plusieurs répétitions et veiller au rentré de tête et à la manière dont il pilote la culbute.
Cette dernière doit se faire le plus possible sur un axe frontal à l'élève.
Une fois cette étape maîtrisée, l'élève peut faire pareil avec une prise des genoux en mains.
Cela sera utile pour plus tard.
Une fois cet exercice acquis depuis un départ accroupi, demander la même chose, départ debout, dans une position carpée, bras tendus sur le côté, avec les jambes pliées (elles devront l'être de moins en moins au fil des répétitions jusqu'à être complètement tendues).\bigskip
\subsubsection*{Culbute sans main sans tête sans rebond}
Même démarche qu'à l'étape précédente si ce n'est que l'élève doit essayer, lors de sa culbute, que ni les mains ni la tête (y compris l'arrière de celle-ci) ne touche le support à aucun moment.
Si l'élève n'y arrive pas, l'entraîneur peut lui conseiller d'avoir une impulsion avec ses chevilles et ses pieds afin de pouvoir arriver directement sur le haut du dos lors de la culbute.\bigskip
\subsubsection*{Genoux - culbute}
L'élève se tient debout et va se laisser tomber sur ses genoux, le corps légèrement penché en avant et les bras légèrement refermés sur le tronc.
A la suite de quoi, l'élève devra chercher à effectuer une culbute \underline{sans poser les mains} sur le support devant lui (i.e. : toile, tapis, \ldots).
A partir de cette étape, l'élève peut commencer à prendre une position ou pas.
Lors des premières réalisations, l'entraîneur laissera faire l'élève tant que celui-ci ne se met pas en situation de difficulté, puis il imposera à l'élève la manière de réaliser l'exercice.
Il est conseillé de commencer par des réalisations sans modification de position.
On commence déjà ici à retrouver une position de départ similaire à celle du \textit{petit piqué} mais également une phase aérienne proche de l'exercice final.\bigskip
\subsubsection*{Culbute sans main sans tête avec rebonds}
Demander à l'élève de se placer sur une des lignes rouges, debout, jambes tendues, en position carpée et de réaliser une culbute avant, bras tendus sur le côté, de manière à ce que ni les mains, ni la tête ne touchent le support devant lui.
Cette fois-ci l'élève doit faire des rebonds, même petits.
Une fois que l'élève commence à maîtriser l'exercice, lui faire augmenter l'amplitude des bonds et ouvrir la position carpée, pour arriver à l'étape finale : \textit{petit piqué}.\bigskip
\subsubsection*{Genoux/4 pattes - culbute sans les mains et sans la tête}
Maintenant que l'élève maîtrise la culbute sans les mains ni la tête, avec et sans rebond, il faut revenir à un départ quadrupédique ou genoux et lui demander d'exécuter une culbute après.
\begin{figure}[!ht]
\centering
\includegraphics[scale=0.25]{./../img/Grafik_Uebung_pb_49_12_a_1.png}
\caption{4 pattes - petit piqué}
\end{figure}
\subsubsection*{Petit piqué}
Au début sans rébond, ceux ci viendront dans un second temps avec au début une amplitude réduite.
Au départ, l'élève se tient droit et déclenche la rotation en fermant légèrement le tronc sur les jambes et les bras sur le tronc pour se réceptionner sur le dos en fin de figure.
Une fois cela maitrisé, l'élève reprendra les dernières progressions auxquelles l'entraineur ajoutera une demande de prise de position (groupée ou carpée) avant l'arrivée sur le dos.
\section{Défauts types}
Dès le début, il faudra veiller aux actions musculaires de l'élève pendant la phase aérienne mais également au placement des différentes parties du corps : pointes pieds tendues, tête rentrée, prise de la position (le cas échéant), \ldots\bigskip
Les défauts peuvent être divisés en deux catégories.
Voici les principaux défauts que nous pouvons retrouver dans un petit piqué.
\subsection{Phase en toile}
\textbf{Angle d'envol}\par
Anticipant la rotation, l'élève se penche en avant ou recule les pieds à la dernière chandelle.
C'est presque toujours inconscient et aussi très souvent présent lors des premières réalisations.
Et si cela peut être toléré au départ il faut bien vite veiller à ce que l'élève en prenne conscience et corrige ce défaut.\bigskip
\textbf{Angle de rotation}\par
Toujours dans le but, souvent inconscient, d'anticiper la figure, l'élève commence la rotation trop tôt.
Cela peut s'observer par plusieurs symptômes : fermeture du bassin dans la toile, regard vers le bas, dos arrondit, bras ne sont pas à la verticale, le mouvement des bras vers le bas est trop tôt et/ou trop rapide, poussée incomplète, \ldots~
Le symptôme le plus courant est la fermeture des hanche, ce que les Britanniques appellent \textit{ducking}.
% Il faut au contraire rechercher l'enroulement du dos.
% "Effectuer une roulade avant sur une échelle.\bigskip
Cela conduit à une perte de hauteur et un risque accru de ne pas compléter le salto, rendant l'atterrissage plus difficile à contrôler.\bigskip
Apprenez à retarder le début de la rotation jusqu'à ce que le corps sorte de la toile, jusqu'à ce que l'élève ait poussé jusqu'au pointes de pieds, en se concentrant d'abord sur l'extension du corps vers le haut et sur une pousser des épaules vers le plafond avant d'initier la rotation avec le haut du corps.\bigskip
\textbf{Insuffisance de l'impulsion}\par
Concentré(e) sur la rotation, l'élève n'a soit pas une poussée complète (amorti), soit une contre-poussée (retire ses pieds jambes de la toile avant le take-off) soit se jette dans la rotation (cf. paragraphe ci-dessus).
Cela peut se remarquer en observant attentivement les jambes de l'élèves soit au travers d'un déplacement, vers l'arrière le plus souvent, le recul du bassin participant à l'enlevement des pieds.
Si vous le voyez pas au niveau des jambes, vous pouvez aussi l'observer au niveau des épaules : l'élève ne pousse pas les épaules vers le haut mais les laisse tomber, parfois même accompagné d'un mouvement des bras vers le bas et du buste ppenché vers l'avant (cf. Angle de rotation).\bigskip
Un manque d'élévation peut rendre difficile l'exécution complète du salto, ce qui conduit souvent à une rotation incomplète ou à un atterrissage maladroit.\bigskip
Travaillez sur une impulsion dynamique et complète même si elle n'est pas haute, en réduisant le nombre de chandelle par exemple.
Veillez à ce que l'élève tende bien ses jambes, pousse jusqu'aux pointes de pieds et à utilisé ses bras et épaules pour maximiser la hauteur du saut avant d'engager la rotation.
Incitez également l'élève à avoir un léger déplacement vers l'avant.\bigskip
\textbf{Hésitation}\par
Lors des premières résalisations l'élève peut hésiter au départ ce qui, il peut en résulter une mauvaise coordination et un manque de fluidité.
Cela peut entraîner des mouvements saccadés, une rotation incomplète, ou un atterrissage déséquilibré.\bigskip
Faites gagner votre élève en confiance grâce à des répétitions progressives, en commençant par des exercices préparatoires comme les demi-saltos ou les rotations au sol (e.g. 4 patte - salto arriver plat dos ; ¾ avant ; \ldots).
\subsection{Phase aérienne}
\textbf{Mauvais positionnement du corps en vol}\par
Contrairement à ce que nous retrouverons dans des saltos avant ou dans les baranis, il n'y a pas réellement de prise de position pour le petit piqué.
Il y a par contre une position qui est prise très tôt et qui devrait être conservée sans gros changement. C'est la un défaut type de la pahse aérienne : l'élève change de position.
Soit par appréhension soit par évaluation erronée ou non de la vitesse de rotation.\bigskip
Il convient de traiter l'appréhension avec douceur : un peur non ou mal traiter pour un jour être la raison d'un arrrêt définitif.
PRenez le temps de parler à l'élève, de comprendre ses craintes, appréhension et assurez vous de les adresser le plus complètement possible.\bigskip
Pour le reste des cas, si cela vient d'un réel problème de rotation réel, nous vous conseillons de bien vérifier la mise en rotation, la poussée jusqu'au pointes de pieds, \ldots
Si c'est un problème de rotation ressentie, vous vous renvoyons dans un premier temps sur la gestion de l'appréhension et dans un second temps de reprendre des exercices des progressions pour que l'élèves développe et acquiert les bonnes sensations.
\subsection{Atterrissage}
\textbf{Dos courbé}\par
Cf. Syllabus \textbf{Tombers de base}, Chapitre \textit{Tomber Dos}, Section \textit{Défauts type}, Sous-Section \textit{Atterrissage}.\bigskip
\textbf{Atterrissage instable}\par
Cf. Syllabus \textbf{Tombers de base}, Chapitre \textit{Tomber Dos}, Section \textit{Défauts type}, Sous-Section \textit{Atterrissage}.\bigskip
\textbf{Impact non simultané}\par
Cf. Syllabus \textbf{Tombers de base}, Chapitre \textit{Tomber Dos}, Section \textit{Défauts type}, Sous-Section \textit{Atterrissage}.\bigskip
\textbf{Regard sur le côté}\par
Le salto avant est une arrivée aveugle, ce qui n'est jamais agréable.
L'élève peut donc chercher un contact visuel avec la toile précoce pour pouvoir préparer au mieux son atterrissage.
Le regard sur le côté peut entraîner la rotation de la tête qui elle-même peut entraîneur l'ouverture ou l'abaissement d'une épaule, etc. le tout pouvant engendrer une arrivée instable, une difficulté d'enchaîner, \ldots.\bigskip
Faites comprendre à votre élève qu'il ne doit pas regarder la toile mais qu'il doit la voir, qu'il doit faire appel à sa vision périphérique et non fovéal pour préparer son entrée en toile.
Travailler le regard et la position de la tête sur des excercices plus simples (i.e. sauts de base, tombers de base, \ldots), assurez vous qu'ils soient corrects puis transposez au salto.\bigskip
% \subsubsection*{Appréhension à larrivée :}
% \begin{itemize}
% \item regarde sur le côté à louverture/au passage de tête.
% % \item reste corps fermé pour regarder en bas.
% \item ouvre trop le corps (banane) cherche la toile avec les pieds.
% \end{itemize}
\section{Evolutions}
Les deux principales évolutions du \textit{petit piqué} sont sans conteste le \textit{salto avant} et le \textit{piqué}.
Mais ce ne sont pas les seules : Cette touche va également nous permettre d'aborder le \textit{porpus} et, par là, le \textit{ball out} et ses dérivés (\textit{barani ball out}, \textit{rudy ball out}, \ldots).
Elle va également nous permettre de réaliser un \textit{barani} en deux sauts : \textit{petit piqué} - ½ debout.\bigskip
De plus, les formes groupée et carpée nous permettrons de travailler le \textit{piqué o} et le \textit{piqué <}, qui nous seront utiles plus tard lors de l'apprentissage de certains doubles.