\section{Planifier une saison avec compétition} Cette section présente une, parmi toutes celles qui existent, planification possible. Notre réflexion est menée pour un public que vous, futur coaches êtes censé prendre en charge : de la division 3. Et, la manière de réfléchir étant au moins aussi important que le résulat de la réflexion, plus que la présenter la planification, nous allons expliquer comment nous y sommes arrivés. \bigskip En général, côté wallon, il y a une compétition (le championnat BCBW) mi-février, une deuxième compétition (le championnat FfG) fin mars/début avril et, pour terminer, le championnat de Belgique fin mai ou début juin mais ce dernier est réservé à la D2 et la D1. Nous allons donc prendre un exemple concrêt de saison : la saison 2025-2026. \begin{itemize} \item Début de saison le lundi 1 septembre, \item Championnat BCBW le dimanche 8 février, \item Championnat FfG le dimanche 29 mars, \item Championnat de Belgique le dimanche 31 et \item Fin de saison le mardi 30 juin.\bigskip \end{itemize} Gardez bien en tête, lors des explications ci-dessous, que la planification présentée ici est une planification faite avant le début de saison pour un(e) élève ayant déjà de l'expérience (i.e. ce n'est pas sa première saison). Nous partons du principe que vous souhaitez que votre élève prenne part aux deux compétitions en division 3. Notre club ne fait aucun stage au cours de l'année et ne donne pas cours pendant les congés scolaires.\bigskip Repartons donc ce que nous avons présenté plus haut, les 4 questions essentielles : \begin{itemize} \item \textbf{qui} ? \item \textbf{quoi} ? \item \textbf{quand} ? \item \textbf{comment} ?\bigskip \end{itemize} \subsection{Qui ?} Pour l'exemple, prenons le cas d'un élève dont c'est au moins la deuxième saison : nous ne conseillons pas de mettre les élèves en compétition lors de leur première saison. L'élève à deux entraînements de 2 heures par semaine, soit 4 heures au total. L'élève est d'un niveau moyen : ni particulièrement doué(e), ni particulièrement à problème.\bigskip L'élève est ouvert(e) à la compétition et se laisse aisément convaincre de participer à de la Division 3. \subsection{Objectifs} Ici, l'objectif est simple : vous voulez que votre élève participe à la compétition. Cet objtectif cependant est encore trop flou.%à la fois trop peu précis et trop peu humain. Tâchons d'être \textit{SMART}.\bigskip \subsubsection{Spécifique} Soyons \textit{spécifique} et rajoutons des contrainte : comme vous êtes un coach bienveillant, il ne s'agit pas uniquement de faire participer votre élèves ; vous voulez qu'elle/il participe à la compétition en se sentant bien avant, pendant et après la compétition. Qu'est ce que cela implique ?\bigskip Pour se sentir prêt(e) et serain(e) avant la compétition, l'élève doit se sentir avancer dans sa série au fil des semaines, doit se sentir bien et en confiance dans sa série complète qu'elle/il réalise de plus en plus souvent, avec plus de hauteur, plus de stabilité, plus de facilité, \ldots~ L'élève doit prendre du plaisir à réaliser sa série.\bigskip Cela implique également que l'élève doit se sentir à sa place le jour de la compétition. Se comparer au autre est inévitable, surtout lors d'une compétition où le but est justement de départager les élèves entre eux. Il faut que apprendre à l'élève à ne pas se comparer aux autres (le moins possible en tout cas) ou à la faire de manière juste, équitable : tous les autres élèves ne sautent pas formidablement bien alors que elle/lui non (ou l'inverse !). L'élève doit se sentir à la place dans son groupe, elle/il doit sentir qu'il peut battre les autres tout comme les autres pourraient la/le battre.\bigskip Et, pour terminer, cela implique qu'à l'exception d'une chute, l'élève doit être si pas satisfait(e) en tout cas pas déçu(e) des points obtenus lors des compétitions.\bigskip \subsubsection{Mesurable} Ce seront les premières compétitions de notre élève. Combien de saut est-elle/il capable d'enchaîner ? A quelle hauteur ? Avec quelle stabilité ? Quelle est sa difficulté maximum en enchaînement ? Quelle est la qualité moyenne de ses enchaînements ? Toutes ces questions devraient déjà avoir une réponse. Et, si elles n'en n'ont pas, il faudra très vite les obtenir à la rentrée.\bigskip Côté résultats, nous savons ce que nous attendons : deux fois 10 saut avec une exécution de 7,5 minimum et une stabilité de 9,0 ou supérieur. Pour ne pas avoir un déficite de point dans ce domaine et pour le l'élève se sente bel et bien à sa place, nous avons également besoin d'une difficulté adaptée à la catégorie choisie. Niveau temps de vol, bien que fortement dépendant de l'âge, du poids et de certaines qualités physiques (forces, puissance, \ldots), nous voulons à minimum que l'élève ne soit pas en déficite de points sur cet aspect. \subsubsection{Atteignable} Ici pour définir ce qui serait atteignable ou pas, nous allons faire varier le curseur de difficulté de la série et, par rapport à cela, choisir le niveau dans lequel inscrire l'élève en D3. Ce niveau de difficulté va dépendre du panel de figure que l'élève sait déjà faire et de celui qu'elle/il pourrait apprendre dans les premières semaines de la saison mais aussi de ce qu'elle/il sait déjà enchainer. \subsubsection{Réaliste} Il faut que la série que nous allons définir pour l'élève s'inscrire dans son apprentissage sur le long terme.\bigskip Prénons l'exemple de la série suivante : \begin{enumerate} \item Assis \item Debout \item 1/2 Assis \item 1/2 Assis \item 1/2 Debout \item Saut carpé \item Dos \item Debout \item 1/2 tour \item tour \end{enumerate} Cette série comporte bien 10 saut et peut tout à fait réalisée en compétition. Pour autant elle n'en est pas moins assez peu intéressante sur le long terme pour la carrière de l'élève ! Elle n'est pas réaliste pour une évolution à moyen et long terme. Dans un monde idéal, il faudrait presque réfléchir la série de compétition d'une saison comme une préparation à la série de la saison d'après. \subsubsection{Temporellement délimité} Pour qu'un élève soit à son aise, il doit savoir faire sa série complète avant le jour de la compétition. Logique. Mais plus que cela, il doit savoir la faire entre 2 à 3 mois (8 à 12 semaines) avant la compétition. Une fois que les délais entre le début de saison et les compétitions auront été calculé, vous pourrez donc fixer le délai d'apprentissage de série. \subsubsection{Embarquer l'élève} Plusieurs possibilités s'offrent à nous pour embarquer l'élève mais celle sur laquelle il ne faut pas lésiner c'est les discussion concernant les compétitions : pourquoi souhaitez-vous qu'elle/il y participe, quand auront-elles lieu, ou se dérouleront-elles, quel club organise, \ldots~ L'élève doit tout savoir du contexte de compétition.\bigskip L'élève doit également savoir comment se déroule la compétition et l'évaluation : le déflié, le salut, la stabilité finale, sur quels critères se font les évaluations, que représentent les notes, comment interpréter ses résultats, \ldots~ L'elève doit puvoir schématiser une compétition, s'y préparer mentalement.\bigskip Pour emporter l'adhésion de l'élève, il peut être intéressant de le faire participer à l'élaboration de ses séries : quels sauts sont présents dans la série et à quelle position tout en le faisant profiter de votre expérience et en essayant de le challenger.\bigskip \subsection{Quand ?} Pour une saison avec compétition, la première choses à faire est d'obtenir les dates de compétitions. Pour rappel, la première compétition aura lieue le 8 février et la seconde le 29 mars. Mais connaître uniquement les dates peut être trompeur\ldots~ Il faut, à minima déterminer le nombre de cours (et donc de semaines) qui sépare le début de saison de chaque compétition est déjà plus judicieux. \subsubsection*{Nombre de semaines} Pour cela nous avons besoin de savoir quand commence la saison et le nombre de semaine au cours desquelles il n'y aura pas cours (indisponibilité de la salle, absence de l'élève, congé, \ldots).\bigskip Il faut donc commencer par avoir les dates des congés scolaires : \begin{itemize} \item Vacances d'automne : du 21 octobre au 3 novembre (2 semaines) \item Vacances d'hivers : du 22 décembre 2025 au 4 janvier 2026 (2 semaines) \item Congé de détente/Carnaval : du 23 février au 6 mars (2 semaines) \item Vacances de printemps : du 24 avril au 8 mai (2 semaines)\bigskip \end{itemize} Par soucis de simpliciation, nous commençons par supposer qu'il n'y a pas de jours fériés, que notre salle ne subira aucune indisponibilité et que l'élève concerné(e) ne sera jamais absent(e).\bigskip Entre la 1 septembre et le 8 février il y a 24 semaines desquelles nous retirons les vacances d'automnes et les vacances d'hivers (4 semaines), nous avons donc 20 semaines entre le début de la saison et la première compétition. Il y a 7 semaines entre le championnat BCBW et le championnat FfG desquelles on retire 2 semaines pour Carnaval, il reste de 5 semaines de cours entre les deux compétitions et 25 semaines entre le début de la saison et la deuxième compétition.\bigskip Afin de pouvoir discuter de manière intéressante de la fin de saison, nous supposerons que la saison prochaine (2026-2027) vous aurez des objectifs si pas les mêmes au moins similaires. Vous profiterez donc du temps après la seconde compétition pour avancer vers vos objectifs de la saison d'après.\bigskip Maintenant que nous avons ces chiffres, nous les affinons pour plus de réalisme : supposons qu'il y aura 10\% de perte (jours fériés, blessures, absence, \ldots), nous avons donc : \begin{itemize} \item 18 semaines entre le début de saison et la premiere compétition, \item 22 semaines (22,5 arrondi à 22) pour la seconde compétition (4 semaines entre les compétition), \item 11 semaines (11,7 arrondi à 11) après la seconde compétition.\bigskip \end{itemize} Le tout faisant un total de 34 semaines de cours pour la saison 2025-2026. \subsubsection*{Nombre d'heure} 34 semaines, multiplié par le nombre d'heure de cours (4 heures par semaine), cela représente 136 heures de cours sur la saison. Cela peut paraitre beaucoup. Mais, soyons précis, car si nous avons 136 heures de cours, nous n'avons pas 136 heures de travail effectif ! \bigskip Sur deux heures de cours, comptons qu'une demi-heure est réservée à l'échauffement et au montage/démontage du matériel. Il reste donc 1h30 de pratique du trampoline. Supposons que l'élève soit toujours associée avec deux autres élèves pour former un groupe de trois personnes et que temps sur toile puisse être diviser équitablement entre les trois : chacun a 30 minutes effectives par entraînement.\bigskip Cela c'est sans compter le temps de monter et descendred du trampoline, de demander au coach ce qu'il faut faire, d'écouter le coach faire des remarques, \ldots~ Trente minutes de cours, est donc une estimation optimiste ! \newpage En résumé : \begin{itemize} % \item ~~$6 \times 2 \times 0,5 = 6$ heures au plus tôt pour les séries, % \item $10 \times 2 \times 0,5 = 10$ heures au plus tard pour les séries, \item $18 \times 2 \times 0,5 = 18$ heures entre le début de saison et la premiere compétition, \item ~~$5 \times 2 \times 0,5 = 5$ heures entre les deux compétition et \item $11 \times 2 \times 0,5 = 11$ heures après la deuxième compétition. \end{itemize} Le tout faisant un total de \textbf{34 heures effectives} de trampoline pour la saison 2025-2026. 34 heures c'est extrèmement peu, c'est moins qu'un temps plein pour une personne dans le monde du travail. Il faut donc bien avoir conscience que nous allons tâcher de préparer un élève à faire des compétition dans une discipline éminament technique en \textbf{18 heures} de travail effectif étalées sur \textbf{18 semaines} pour la première compétition et \textbf{23 heures} en \textit{23 semaines} pour la seconde. \subsection{Comment ?} Nous postulons que notre club ne possède pas de fosse et, commes nous l'avons déjà dit plus haut, n'organise pas de stage pendant les congés scolaire. Nous partons également du principe que vous serez la/le seul(e) entraîneur à vous occuper de l'élève cible. Les absences ont déjà été estimées dans le calcul du nombre de semaines.