MSIn_-_TRA_Tombers_de_base/Syllabus/4_pattes.tex

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\chapter{4 pattes\label{4pattes}}
Outre les sauts verticaux, la position quadrupédique, bien que ne constituant pas une position reconnue en compétition, est importante à maîtriser : elle peut être utilisée dans nombre de progressions (i.e. du ventre jusqu'au double) et constitue également une position de réchappe sécurisée.\bigskip
C'est une étape intermédiaire qui facilité l'apprentissage d'autres figures, la première d'entre elles étant le ventre, avec laquelle elle partage certaines caractéristiques techniques sans en présenter les risques pour la colonne vertébrale.
Cependant elle peut quand même engendrer des traumatismes au niveau du coude si la pression du corps est trop élevée au moment de l'impact (en cas de déséquilibre trop important vers l'avant ou sur le côté).\bigskip
Au cours de la réalisation de cette figure, le bassin de l'élève se déplace légèrement vers l'arrière pour donner une inclinaisons du buste vers l'avant d'environ $90^o$.
Les bras tendus viennent se placer verticalement pour que les mains soient à l'aplomb des épaules et les jambes se plient de manière à ce que les genoux soient en dessous des fesses.
\section{Analyse technique}
Après une chandelle de faible amplitude ou d'une simple poussée (impulsion) des jambes, les bras sont lancés vers le haut pendant la phase ascendante et le bassin est dirigé légèrement vers l'arrière, le tronc se fléchit progressivement vers l'avant et les bras sont tendus vers la toile.
Les membres inférieurs bien que glissant vers l'arrière ne peuvent pas être tirés vers le haut.\bigskip
Le contact sur la toile se fait par les genoux, les tibias, le sommet de pieds et les mains.
Le tronc est presque à l'horizontal, les cuisses et les bras sont verticaux, la tête est maintenue en position normale par une contraction tonique des muscles du cou.\bigskip
Pour se relever, les membres supérieurs appliquent une poussée et les membres inférieurs sont ramenés sous le tronc.\bigskip
\section{Biomécanique}
Une légère rotation avant ($90^{\circ}$) est créée à la suite d'une poussée complète dans la toile par une prise de position curviligne fermée (légère fermeture du tronc sur les membres inférieurs) au moment du départ de la toile. %créant une légère rotation, le corps s'élève en tournant vers l'avant.
Les membres supérieurs sont élevés au dessus de la tête et au sommet de la trajectoire, le corps est allongé à l'oblique, le bassin en \underline{rétroversion}, les membres inférieurs et supérieurs encore tendus et dans l'alignement du corps.
Au cours de cette phase, le centre de gravité n'effectue aucun déplacement horizontal : la projection du nombril viendra plus tard se situer au dessus de l'endroit où se situaient les pieds au moment du take-off.
Cette forme particulière de poussée donne l'impression de reculer.\bigskip
% Les membres supérieurs sont élevés au dessus de la tête, puis abaissés sur le tronc tout en restant tendus. Au sommet de la trajectoire le corps est allongé, le bassin en \underline{rétroversion}, les membres inférieurs en position basse. Au cours de cette phase, le corps n'effectue aucun déplacement, le ventre prenant la place des pieds sur la toile. Cette forme particulière de poussée donne l'impression de reculer.\bigskip
%\subsection{Landing}
L'impact est un moment à appréhender avec précaution.
Le contact avec la toile se fait \underline{simultanément} avec les mains, les genoux, les jambes (tibias) et les pieds en extension.
Le corps doit être tonique, le bassin en rétroversion et le dos arrondi.
La tête est droite ou levée, le regard dirigé respectivement vers les mains ou vers l'avant.
Le rendemement du départ de toile sera proportionnel à la tonicité de certaines parties du corps, particulièrement les bras et le dos.\bigskip
%\subsection{Retour à la station}
Pour réaliser le retour à la station, les membres supérieurs poussent dans la toile avec, si possible, un mouvement des épaules et des poignets plus que des bras : les omoplates glissent vers l'avant pour arrondir le dos.
Les jambes sont étendues sur les cuisses et les épaules tirées en arrière afin de se replacer en position verticale.
Le buste tourne légèrement vers l'arrière, pour revenir en position debout.
\section{Démarche pédagogique}
Au cours de l'apprentissage, l'amplitude des chandelles doit être volontairement réduite.
Une fois la position et le rebond depuis celle-ci maitrisés, il pourra être demandé à l'élève de gagner en hauteur.
La position des mains sera d'une importance capitale à la fois pour la sécurité de l'élève mais aussi pour pouvoir utiliser plus facilement cette position ultérieurement.\bigskip
\subsection{Apprentissage}
Commencer par faire prendre à l'élève la position au sol (durant l'échauffement, par exemple) ou sur la toile.
Lors de cette phase, veiller surtout à la position des mains : elle doivent être tournées vers l'avant ou l'intérieur de manière à ce que les bras puissent se plier et jouer le rôle d'amortisseurs si l'action se passe mal.
Si elles sont tournées vers l'extérieur ou trop vers l'arrière, cela risque de soumettre l'articulation du coude à des tensions trop importantes et un traumatisme n'est pas à exclure.\bigskip
Demander à l'élève de réaliser, sans chandelle au préalable, la combinaison : \textit{Debout - 4 pattes - Debout}.
Toujours veiller au placement des mains, à la position du dos et à la stabilité de la position.
Il faudra également être attentif au départ qui, d'une part, sera la cause principale des déséquilibres rencontrés lors du landing et d'autre part, constituera plus tard le départ du \textit{ventre}.
L'élève doit chercher, lors du landing, à enfoncer la toile de manière égale avec ses quatre membres, à vouloir se faire lourd et solide sur ses "pattes".\bigskip
En parallèle, il est conseillé de demander à l'élève de "jouer" avec la position 4 pattes en lui demandant, par exemple, de rebondir plusieurs fois en 4 pattes\footnote{la position de début étant, au départ, le 4 pattes} en restant sur place, en se déplaçant d'abord en ligne droite (devant, derrière, à droite, à gauche), en se déplaçant sur toute la toile (faire le tour du rectangle, …) afin d'apprendre à contrôler les déséquilibres qu'il peut rencontrer dans cette position.\bigskip
Le même exercice peut alors être réalisé avec une ou plusieurs chandelles, toujours de faible amplitude, afin d'enchaîner : \textit{Chandelle(s) - 4 pattes - chandelle}.
Par la suite, l'amplitude des chandelles peut augmenter tout en restant toujours raisonnable : il est inutile, voire dangereux, de demander à un élève de réaliser une position quadrupédique au maximum de sa hauteur.\bigskip
\subsection{Défauts types}
Il n'y a pas énormément de fautes pour cette position.
Néanmoins, il faudra être attentif à celles-ci : L'élève étant encore au début de son apprentissage, un mauvais réflexe aux conséquences graves n'est pas à exclure.
\begin{itemize}
\item précipitation vers l'avant : l'élève ne laisse pas monter le buste au moment de la poussée, oriente trop les épaules vers l'avant et plonge pour réaliser le 4 pattes.
\item Poids inégalement réparti sur les 4 appuis : cette situation se produit plus souvent au niveau des bras, sur lesquels l'élève à généralement du mal à faire porter son poids, mais peut être présente pour chacun des membres. Sans être grave, cette faute engendrera souvent une difficulté à maîtriser la suite (debout, ATR, \ldots) et/ou un déplacement.
\item Impact non simultané : l'élève a tendance à faire genoux-mains ou mains-genoux. Si le premier n'est pas très grave (le poids du corps étant essentiellement supporté par les jambes) le second peut être plus traumatisant pour l'élève, d'un point de vue tant psychologique que corporel.
\item Poussée insuffisante des membres supérieurs pour se relever : l'élève a du mal à se relever, voire parfois reste en position quadrupédique sans le vouloir. Il faut chercher à faire sentir à l'élève la poussée des bras (épaules, bras et poignet) et surtout le timing de celle-ci, qui nous sera utile pour l'apprentissage du \textit{ventre}.
\end{itemize}
\section{Evolutions}
La maîtrise du \textit{4 pattes} amène le sujet dans des situations plus intéressantes permettant la création de saltos ou de vrilles.
Mais avant tout cela, il y a - bien entendu - l'évolution la plus évidente de toutes : \textit{4 pattes - Ventre}.
Elle même, très rapidement suivie de : \textit{Chandelle - 4 pattes - ventre - 4 pattes - debout}.\bigskip
\newpage
\subsubsection*{Création de salto}
\begin{itemize}
\item 4 pattes - ATR
\item 4 pattes - assis
\item Assis - 4 pattes
\item 4 pattes - ours\footnote{Le tomber \textit{ours} peut-être vue comme un 4 pattes où les jambes seraient tendues et écartées ($\sim 70^{\circ}$). Plus compliqué à contrôler et plus contraignant pour les membres supérieurs, il n'est utilisé que comme phase transitoire dans l'apprentissage \textit{petit piqué}, \textit{salto avant}, \ldots ~ou comme jeu.}
\item \ldots
\end{itemize}
\subsubsection*{Création de vrille}
\begin{itemize}
\item Assis - ½ 4 pattes
\item 4 pattes - ½ assis
\item 4 patte - ½ (plat) dos
\item \ldots
\end{itemize}